Puis Jésus dit au centenier: Va, qu'il te soit fait selon ta foi. Et à l'heure même le serviteur fut guéri.
Matthieu 8:13
L'histoire du centurion nous interpelle à la foi, à croire au-delà de toute attente, malgré le risque de rester sans réponse. Il n'est pas difficile de se revoir dans la figure de cet homme, surtout pour ceux qui ont un parent malade et vivent un drame similaire. Le centenier souffre profondément dans son cœur pour son serviteur. Ce n'est donc pas un lien de parenté qui le pousse à se tourner vers Jésus. Derrière la figure de cet individu, il est possible d'apercevoir tous ceux qui, dans l'église, prennent soin des autres. Ses mots, empreints de douleur, mettent en lumière notre être égoïste, centré exclusivement sur notre vie. La vie des autres passe sous nos yeux, la plupart du temps, inaperçue. Au lieu de cela, la Bible nous rappelle de sourire avec ceux qui sourient et de souffrir avec ceux qui souffrent (Romains 12:15). Chacun de nous est unique et c'est pourquoi nous devons apprendre à reconnaître le besoin de l'autre en fonction de sa spécificité.
Jésus n'hésite pas à consentir à la demande du soldat romain, mais va plus loin: «Je viendrai le guérir» (v. 7). Combien nous aimerions entendre les mêmes mots. Et c'est pourquoi j'aimerais comprendre ce qui l'a produit. La première chose qui me vient est que la demande n'était pas centrée sur un besoin égoïste de l'interlocuteur, mais était mû par la même souffrance que traversait ce serviteur et qui avait touché le cœur de son maître. Que notre esprit redevienne guidé non par tout ce qui est charnel, mais par ce qui est au contraire spirituel. Il faut que nous cultivions cette sensibilité pour ressentir les souffrances de ceux qui meurent lentement sans la grâce de Dieu, que la « passion des âmes » s'épanouisse en nous. Que faisons-nous pour que l'Evangile brise les murs de l'indifférence ? Que faire pour qu'il continue à sauver les perdus ? S'il est vrai que c'est l'Esprit qui nous convainc du péché, c'est à nous de prier, d'intercéder et de lutter contre les liens, car notre combat n'est pas contre la chair et le sang. Un combat qui doit être mené précisément avec la prière et avec la Parole.
Dans le récit de Luc (7:1-10), il est rapporté que le soldat se tourna vers les prêtres afin qu'ils puissent parler à Jésus de la condition du serviteur. Celles-ci soulignaient combien le centurion avait accompli tant d'œuvres pieuses pour le peuple juif, comme pour implorer une intervention bien méritée. Leur mentalité était encore reléguée à l'Ancienne Alliance. Nous avons tendance à suivre le Christ selon nos pensées et nos espérances, perdant de vue le fait que nos actions doivent tenir compte de sa centralité. Le centurion, bien qu'étant un homme d'autorité, est faible et se montre humble. A la réponse de Jésus, avec une modestie unique, il exsude son sentiment d'indignité à la possibilité de l'accueillir dans la maison. Il sait aussi qu'il est romain alors que Jésus est juif, et que ceux-ci ne sont pas entrés dans la maison des romains pour éviter de devenir impurs. De plus, le soldat, en tant qu'homme en autorité, comprend bien que la parole de Jésus a pouvoir sur le bien et le mal, sur la mort et la maladie et ne demande que cela. Le centurion reconnaît la force que possède sa parole, alors que souvent nous ne croyons pas qu'elle puisse aussi s'adresser à notre vie. Devant une personne qui reconnaît humblement la puissance de la parole de Dieu, Jésus déclare qu'il n'a vu une telle foi chez aucun autre homme en Israël. Les paroles de Jésus ont pris effet et le serviteur a été guéri.
On pense parfois que l'exercice de la foi demande de longs chemins, des chemins fatigants et des années d'attente ou de formation théologique. Il sera vrai que l'intervention de Dieu n'est pas toujours immédiate, mais un instant suffit pour croire, demander et recevoir, autant qu'une miette ou cette graine de moutarde évoquée par le Seigneur. Ce fut un moment de foi lorsque la femme au sang coulant s'approcha de Jésus dans la foule et toucha sa robe, ayant décidé dans son cœur que cela suffirait à la guérir.
Plan de lecture hebdomadaire
de la Bible n. 42
11 octobre Esaïe 37-38; Colossiens 3
12 octobre Esaïe 39-40; Colossiens 4
13 octobre Esaïe 41-42; 1 Thessaloniciens 1
14 octobre Esaïe 43-44; 1 Thessaloniciens 2
15 octobre Esaïe 45-46; 1 Thessaloniciens 3
16 octobre Esaïe 47-49; 1 Thessaloniciens 4
17 octobre Esaïe 50-52; 1 Thessaloniciens 5
Photo de Andrew Stuart, www.freeimages.com
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